Le breton est une langue indo-européenne parlée depuis plus de 1500 ans. C’est une langue celtique spécifique à la Bretagne dont les premiers écrits remontent au 8ème siècle. Aujourd’hui, environ 225.000 personnes parlent le breton.
Les linguistes ont coutume de classer les langues celtiques en 2 groupes.
Le groupe gaélique comprend l’irlandais, le gaélique d’Ecosse et le manxois (parlé dans l’île de Man) et le groupe brittonique.
Le breton fait partie de ce dernier groupe en compagnie du gallois (pays de Galles) et du cornique (Cornouailles britannique).
Comme les autres langues celtiques actuelles, le breton provient historiquement des îles britanniques. Il est également apparenté au gaulois, langue aujourd’hui éteinte qui se parlait au début de notre ère dans une bonne partie de l’Europe occidentale (Belgique, France, Suisse, Nord de l’Italie).
Le premier texte écrit en langue bretonne consiste en un texte de 4 pages, le livre de Leiden, en vieux breton et latin. Il s’agit d’un traité de médecine que l’on date de la fin du 8ème siècle. Ce témoignage de breton écrit est donc antérieur au premier texte en français, les Serments de Strasbourg, daté de 842.
La période du vieux-breton s’étend du 5ème siècle au 11ème siècle.
La période du moyen-breton (12ème-17ème siècles) nous a laissé de nombreux textes, surtout à partir du 15ème siècle. Il s’agit notamment de « mystères », pièces de théâtre à la versification complexe comprenant des rimes internes, procédé que l’on retrouve en gallois.
En 1464 paraît le Catholicon, premier dictionnaire trilingue breton-français-latin. Premier dictionnaire de breton il est également le premier dictionnaire de français.
Le 18ème et le 19ème siècle sont considérés comme une période de transition, avec une production d’écrits religieux très importante. Le 18ème siècle verra aussi la parution de 4 dictionnaires importants, dont celui de Grégoire de Rostrenen. Le dictionnaire de Le Gonidec paraît en 1821. Il sera suivi de peu par la parution du Barzhaz Breizh en 1839 considéré souvent comment marquant le début de la littérature moderne.
Toute la première moitié du 20ème siècle est marquée par un effort de codification visant à réhabiliter la langue bretonne. François Vallée publie son dictionnaire, qui reste encore une référence de nos jours, en 1931. En 1925, Roparz Hemon lance Gwalarn, revue littéraire en langue bretonne, qui insiste sur la nécessité d’ouvrir le breton sur le monde, à travers un travail de traduction inconnu jusqu’alors.
La production en langue bretonne continue à se diversifier dans la seconde moitié du 20ème siècle jusqu’à nos jours. Côté lexicographie, Francis Favereau fait paraître son Dictionnaire du breton contemporain en 1992. En 1995 et 2002 les éditions an Here, sous la direction de Martial Ménard, font paraître les 2 premiers dictionnaires unilingues en breton. Le développement de l’emploi de la langue dans de nouveaux domaines suscitera également beaucoup de travaux terminologiques : Preder, Bodadoù Geriaouiñ an eil derez (Diwan), TermBret. Le travail d’édition mêle aujourd’hui création originale et traduction, avec un effort particulier en direction des jeunes générations.
Comme toutes les langues vivantes, le breton n’a eu de cesse d’évoluer au cours de son histoire et il en est encore ainsi de nos jours. Traditionnellement l’on distingue plusieurs dialectes recouvrant plus ou moins les anciennes structures épiscopales (Cornouaille, Trégor, Léon, Vannes). En réalité il serait plus juste de parler d’un groupe occidental regroupant Cornouaille, Léon, Trégor et d’un groupe oriental appelé Vannetais.
Les différences dialectales sont peu marquées et concernent surtout l’accent tonique et la prononciation. Le vocabulaire et la grammaire varient peu. En général l’intercompréhension est bonne, voire totale chez les personnes alphabétisées. Du fait de l’écroulement de la pratique traditionnelle de la langue (abandon de la transmission familiale) et des bouleversements socio-économiques de la deuxième moitié du XXème siècle, les dialectes sont aujourd’hui en très grande difficulté.
Même si pendant longtemps les locuteurs ont été en grande majorité illettrés dans leur langue, il est remarquable que le breton n’a jamais cessé d’être écrit et de servir de véhicule à l’expression de la pensée humaine sous ses 2 formes, orale et écrite. Le breton moderne a été fixé par des grammairiens et des lexicographes d’abord à partir du XVIIème siècle (Père Maunoir) et du XVIIIème (Grégoire de Rostrenen) puis surtout au XIXème et XXème siècle, notamment par le mouvement Gwalarn (1925) qui fonde véritablement la littérature moderne de langue bretonne.
De nombreux travaux terminologiques ont peu à peu équipé le breton des instruments nécessaires à la communication dans notre société. Petit à petit, grâce à l’effort de tous, une langue standardisée commune s’est développée afin de pouvoir faire face à toutes les situations de communication et être mieux à même de répondre aux enjeux technologiques du monde d’aujourd’hui. L’Office Public de la Langue Bretonne y participe grâce à TermBret, son centre de Terminologie.