Vincent Abaziou, Délégué à l’identité bretonne et aux relations internationales, Christian Troadec, maire, Lena Louarn, présidente de l'OPLB
Pour la première fois en France, une commune a pu diffuser une enquête linguistique à l'occasion du recensement de la population.
Le Conseil National de l’Information Statistique a donné le label d’intérêt général et de qualité statistique à l'enquête préparée par l’Observatoire des pratiques linguistiques de l'Office public.
L'ensemble des 3546 foyers carhaisiens a été interrogé. 61% d'entre eux ont répondu à l'enquête ce qui représente 3813 carhaisiens.
Cette enquête apporte plusieurs enseignements de grande valeur.
Tout d’abord, l’apport du développement de l’enseignement de la langue tant aux enfants qu'aux adultes est clairement identifié. A Carhaix, 3 des 4 écoles primaires proposent un enseignement bilingue. Par ailleurs les élèves des écoles publiques reçoivent tous une initiation à la langue et des cours sont proposés dans les 2 collèges de la commune. Enfin, le seul lycée Diwan de Bretagne est installé à Carhaix. Ces dispositifs d’enseignement et de diffusion de la langue expliquent en grande partie que les jeunes de moins de 20 ans connaissent beaucoup plus breton que la génération précédente (qui n’a pas pu avoir accès à l’enseignement bilingue notamment).
Pourcentage de locuteurs par tranche d'âge
L’enquête fait également apparaître que les jeunes locuteurs ont une plus grande confiance dans leur langue. Ils la parlent plus souvent que les générations plus âgées, la transmission familiale semble également repartir chez les plus jeunes. Par ailleurs, les jeunes locuteurs sont en attente de plus de services en langue bretonne.
Les résultats globaux de l’enquête font également apparaître l'attachement des Carhaisiens, locuteurs ou non : 2/3 d’entre eux y sont attachés ou très attachés (1/2 en Bretagne).
Les enquêtes sociolinguistiques concernant la connaissance et la pratique de la langue ainsi que sur l'opinion des Bretons sur celle-ci manquent en Bretagne. En ce sens, cette première réalisée à Carhaix souligne le besoin d'intégrer ce type d'enquête dans le recensement général de la population afin d'être à même de suivre précisément le niveau de compréhension et de pratique de leur langue par les Bretons.
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